L’exposition prolongée au plomb peut générer différentes complications dont le saturnisme. Il s’agit d’une maladie qui, si elle n’est pas traitée à temps, peut entrainer la mort. Les jeunes enfants sont les plus vulnérables. Lorsqu’un cas de saturnisme est détecté, la DDASS est prévenue et lance en urgence un DRIPP dans l’immeuble d’habitation de la personne.
Sommaire
En quoi consiste le DRIPP ?
Le DRIPP ou diagnostic du risque d’intoxication par le plomb des peintures est une expertise qui vise à détecter la présence de plomb dans les revêtements dégradés d’un bâtiment.
Il faut savoir qu’avant 1949, les peintures étaient fabriquées avec de la céruse, un dérivé du plomb. Quand, au fil du temps, les revêtements commencent à se dégrader, ils libèrent des particules contenant du plomb. Les personnes exposées s’exposent à des maladies comme le saturnisme.
Le DRIPP est défini par l’article R1334-4 du Code de la santé publique et par l’arrêté du 19 août 2011.
Qu’est-ce que le saturnisme ?
C’est une maladie qui génère des douleurs abdominales, une irritabilité ou des problèmes neurologiques. Chez l’enfant, ces symptômes peuvent s’accompagner d’un retard de développement. Après plusieurs années d’exposition, si la maladie n’est pas bien traitée, elle peut engendrer la mort.
En cas de suspicion, des tests en laboratoire ou par imagerie sont réalisés. Si le test s’avère positif, un traitement est prescrit. Ce dernier vise à aider l’organisme à évacuer le plomb qui s’y est accumulé. Chaque test positif, surtout chez une personne mineure, est immédiatement transmis à la DDASS (direction des affaires sanitaires et sociales). C’est cet organisme qui lance ensuite une expertise au sein du bâtiment d’habitation ou du lieu d’exposition au plomb.
Quelle est la différence entre DRIPP et CREP ?
Le CREP et le DRIPP visent tous deux à déterminer la présence de plomb dans un bâtiment. Ces expertises doivent être, toutes deux, entreprises par un professionnel certifié. Même si leur objectif est le même, leurs missions diffèrent.
Le CREP (constat des risques d’exposition au plomb) est un constat qui mesure la teneur en plomb au sein du bâtiment. Il est obligatoire en cas de vente d’un bien immobilier dont la construction remonte avant 1949. Le CREP est chargé informer les futurs acquéreurs de l’éventuelle présence de plomb dans le bâtiment.
Le DRIPP, quant à lui, est réalisé suite à un signalement d’intoxication au plomb. Plus qu’un simple constat, l’expert doit mener une véritable enquête au sein même du lieu d’exposition.
Comment se déroule le DRIPP ?
Durant son investigation, l’expert pour obligation de :
- Localiser les zones de l’habitation que le mineur dépisté a pour habitude de fréquenter régulièrement et qui peut être à l’origine de sa maladie.
- Examiner tous les revêtements des locaux à diagnostiquer.
- Mesurer la concentration de plomb dans tous les revêtements dégradés.
- Établir un plan lisible du bâtiment pour mettre en exergue les locaux diagnostiqués.
- Établir un rapport pour mettre en avant les résultats de son expertise.
Dans le cas où le professionnel repère d’autres locaux aux revêtements dégradés et à l’intérieur desquels le diagnostic n’a pas été prévu initialement, il peut demander l’accord du commanditaire pour y réaliser également une expertise. Il doit également en faire mention sur son rapport.
Qui peut réaliser le DRIPP ?
Il répond à une mesure préfectorale d’urgence. Le DRIPP doit être réalisé par un professionnel certifié plomb avec mention. Outre cette certification, les matériels de détection du plomb que le diagnostiqueur va utiliser devront aussi répondre à des normes précises. L’expert devra effectivement présenter une attestation du fabricant. Ce document doit indiquer la durée de vie maximale de la source radioactive de l’appareil. Cette donnée précise la période au-delà de laquelle l’appareil ne peut plus être utilisé.