Entamer des travaux de rénovation énergétique est désormais accessible à tous les ménages. Certes, les travaux peuvent être conséquents, ce qui nécessite un budget plus ou moins élevé, mais différentes aides permettent de bénéficier d’un bon financement et d’avantages fiscaux non négligeables. Il est également possible de bénéficier d’un accompagnement sur-mesure pour mener à bien le chantier que cela implique. Mais pour que les travaux soient une réussite, différentes étapes doivent cependant être respectées.
Sommaire
Étape n°1 : déterminer le niveau de performance énergétique du bâtiment
Cette première étape aide à déterminer les besoins en performance énergétique et/ou thermique d’une maison. On distingue trois niveaux de performance à savoir :
Cas n°1 : il s’agit d’un bâtiment ancien
Dans ce cas-là, le bâtiment est sans doute très énergivore et, dans la majorité des cas, ce type de logement a besoin d’être chauffés en permanence à une température oscillant entre 21 à 22°C. Et aucune régulation n’a été mise en place.
L’isolation est également très faible et se limite, le plus souvent à un simple vitrage. Résultat : l’air extérieur s’infiltre facilement dans le logement tandis que la chaleur intérieure, s’échappe facilement à l’extérieur. Cela explique pourquoi le chauffage tourne en permanence et pourquoi, même chauffé à 21-22°C, les habitants ont la sensation d’avoir froid chez eux en hiver.
À ces deux points fortement énergivores, on peut ajouter les mauvaises habitudes des occupants qui laissent parfois la lumière allumée même lorsqu’il n’y a personne dans la pièce, laissent les appareils électroménagers en veille ou en marche même lorsqu’ils ne les utilisent pas…
Pour ce premier cas de figure, la performance énergétique de la maison est ainsi très faible, ce qui implique des travaux de rénovation énergétique complets et onéreux.
Cas n°2 : le bâtiment a moins de 20 ans
Le logement est ici, à mi-chemin entre économe et énergivore. Cela se traduit par un chauffage allumé presque en permanence afin de maintenir une température comprise entre 19 à 20°C. Toutefois, le système, même s’il ne peut être programmé, est pourvu d’un thermostat d’ambiance qu’il est possible de régler en fonction de ses besoins.
En matière d’isolation, c’est le type de RT (réglementation thermique) 2005 qui a été ici appliqué, c’est-à-dire qu’elle existe, mais à très faible échelle que ce soit au niveau des murs, du plancher ou du vitrage. Des efforts ont donc été apportés, notamment avec le double vitrage, mais des ponts thermiques sont toujours enregistrés. Aussi, malgré l’intégration d’une VMC (ventilation mécanique contrôlée), de l’air parasite arrive encore à s’infiltrer à l’intérieur.
Pour ce qui est des habitants, ils ont souvent pris de bonnes habitudes, c’est-à-dire débrancher les appareils qui ne servent pas et éteindre la lumière dans les pièces non occupées.
Dans ce second cas de figure, il est possible de faire une rénovation pour améliorer les performances du bâtiment, mais il est conseillé de ne pas entamer de gros travaux. Ces derniers peuvent effectivement être coûteux, mais pour vous en assurer, mieux vaut demander l’avis d’experts.
Cas n°3 : le bâtiment a moins de 10 ans
Ici, on peut dire que le logement est économe puisque le système de chauffage est pourvu d’un thermostat d’ambiance programmable. La température oscille, généralement entre 19 et 20°C, mais il est possible de la réguler en fonction des besoins des occupants.
En ce qui concerne l’isolation, on se base sur la RT 2012 qui est plus récente. Cela signifie que le bâtiment est doté de systèmes d’isolation au niveau du plancher, des murs et dans les combles. Le double vitrage est plus performant encore puisque les ponts thermiques ne sont plus d’actualités tout comme les infiltrations d’air qui sont quasi-inexistantes.
Dans ce genre de logement, les habitants ont l’habitude de débrancher les appareils qui ne servent pas et de toujours éteindre la lumière dès qu’ils sortent d’une pièce. Les robinets sont, quant à eux, pourvus de limiteurs de débit afin d’économiser, également sur la facture d’eau.
Pour ce troisième niveau, les travaux de rénovation ne sont plus une nécessité, mais il est possible d’y apporter quelques améliorations ou ajustements si besoin est.
Étape n°2 : répartir les différents postes énergétiques
Une fois le niveau de performance déterminé, il faut répartir les charges entre les différents postes énergétiques. Dans toutes les maisons, les dépenses énergétiques se répartissent le plus souvent comme suit :
- 70% pour le chauffage.
- 15% pour les appareils électriques.
- 10% pour l’eau chaude sanitaire.
- 5% pour la cuisson.
Étape n°3 : essayer de réduire la consommation d’énergie sans gros travaux
Pour réduire ces consommations, il existe diverses astuces pour les réduire sans entamer de gros travaux. Pour le chauffage, par exemple, comme c’est le poste qui consomme le plus d’énergie, il est possible d’associer un programmateur au système au lieu de le changer en entier. Bien sûr, il faut voir si cela est possible. Cet accessoire vous coûtera une centaine d’euros, et permettra de réduire substantiellement les dépenses liées au chauffage.
Pour les appareils électriques, il suffit de prendre quelques bonnes habitudes comme débrancher, à chaque fois, les appareils quand ils ne servent pas, ou encore utiliser des prises électriques intelligentes qui coupent automatiquement les appareils en veille.
Pour l’eau chaude sanitaire, la mise en place de réducteur de débit d’eau au niveau des robinets est à envisager. Cela va réduire le débit d’eau et le ballon d’eau chaude ne chauffera que la quantité réellement nécessaire.
À part cela, il est possible de prendre d’autres bonnes habitudes comme éteindre la lumière dès qu’on sort d’une pièce ou encore remplacer les ampoules standard par des lampes LED.
Étape n°4 : optimiser le budget
Quand les astuces ci-dessus ont été mises en place, mais que la facture énergétique n’est pas encore assez basse, il faut envisager des travaux ciblés, mais avant cela, établir un budget. Pour ce faire :
Commencez par trouver des aides pour financer les travaux
Pour obtenir une aide à la rénovation énergétique, il faut d’abord se renseigner sur les dispositifs en vigueur dans votre région : éco-PTZ, CITE (crédit d’impôt transition énergétique), TVA réduite, CEE (certificats d’économie d’énergie), Programmer Habiter Mieux… Ensuite, il faudra en formuler la demande pour voir ce que vous pouvez obtenir et surtout, combien vous pouvez obtenir. Cela vous permettra de planifier plus sereinement les travaux.
Consultez des professionnels RGE (reconnus garants de l’environnement)
Confier ses travaux de rénovation énergétique à des professionnels RGE facilite l’obtention de subventions et permet de réduire les prix. Vous pouvez les solliciter dès l’établissement du budget puisque grâce à leur étude technique sur le terrain, ils sont les plus adaptés pour chiffrer les travaux à réaliser.
Il faut également savoir que l’obtention de certaines aides est conditionnée par le fait d’engager des artisans RGE, car ils sont les mieux adaptés pour respecter la réglementation thermique en vigueur en fonction du bâtiment.
Enfin, ces derniers peuvent vous faire bénéficier d’une assurance décennale qui couvre, à un taux avantageux, les travaux qui seront réalisés, ce qui vous permettra d’économiser une coquette somme pendant les dix années à venir.
Étape n°5 : réaliser des travaux ciblés
Quand le niveau de performance énergétique est au plus bas, repenser toute la maison peut être une bonne approche, mais assez coûteuse malgré les subventions. Dans ce cas-là, il est mieux d’attaquer, en priorité, les postes les plus énergivores et de procéder dans l’ordre suivant :
L’isolation
Le chauffage est directement dépendant de l’isolation d’où l’intérêt de s’y attaquer en premier. Les travaux qui s’y réfèrent ont pour objectif de réduire la déperdition de chaleur surtout au niveau de la toiture. De ce fait, il convient d’abord de bien isoler les combles puis les murs et enfin le plancher. En ce qui concerne l’isolation des murs, il est aujourd’hui possible de procéder vers l’extérieur. Pour ce qui est des matériaux isolants à utiliser, le choix est très large ainsi que les prix.
Le chauffage
Quand l’isolation est bien faite, les dépenses liées au chauffage peuvent être réduites efficacement. Vous pouvez également envisager le remplacement du système de chauffage par un modèle moins énergivore et programmable. La meilleure chose à faire est de comparer les différents systèmes existants pour déterminer et choisir celui qui convient le plus au bâtiment. En général, quand l’isolation a été refaite en entier, il est possible d’opter pour un système de chauffage moins puissant. Dans le cas où vous envisagez une extension future de la demeure, mieux vaut opter pour un système plus puissant.
L’eau chaude sanitaire
À part le réducteur de débit d’eau, il est possible de rattacher la production d’eau chaude à des panneaux solaires thermiques. Il s’agit, certes, d’un nouvel investissement, mais qui aura de bonnes répercussions sur les factures à venir.
Les fenêtres
Remplacer les anciennes fenêtres par un double vitrage ancienne génération permet d’éviter les infiltrations d’air et de garder une température agréable.
La ventilation
Les systèmes de type VMC simple flux, double flux ou par insufflation sont les plus recommandés, mais il faut se baser sur le type de chauffage qu’on utilise. Pour le chauffage en bois, par exemple, le mieux serait d’utiliser un appareil de chauffage avec entrée d’air dédiée pour améliorer notamment le confort respiratoire dans la maison.