Une maison passive est une habitation dépourvue de système de chauffage. Le confort thermique reste pourtant très agréable. Comment est-ce possible et qu’est-ce qui différencie ce type de bâtiment des autres, respectueux de la règlementation thermique 2012 (RT2012) ou encore des bâtiments labellisés BBC (bâtiment basse consommation) ?
Sommaire
Quel est le principe de la maison passive ?
Contrairement aux autres types de bâtiments (conventionnels, BEPOS, BBC, RT2012…), la maison passive ne dispose pas d’un système de chauffage. La température y est pourtant très agréable, que ce soit en hiver ou en été. Mais comment est-ce possible ?
Elle récupère la chaleur dégagée par les occupants de la maison, les appareils électriques et l’ensoleillement pour chauffer l’ensemble de l’habitation.
Comment la maison passive conserve-t-elle la chaleur à l’intérieur ?
Pour maintenir la chaleur à l’intérieur, la maison passive repose sur trois critères principaux :
L’isolation
C’est l’une des bases essentielles d’une maison passive, car une bonne isolation permet de garder la chaleur à l’intérieur, en hiver et la laisse à l’extérieur, en été. Pour que cela soit possible, toutes les parois doivent être bien isolées : le toit (surtout le toit, car l’air chaud a tendance à monter), les murs et les sols. Une maison passive privilégie l’isolation par l’extérieur pour supprimer tous les ponts thermiques.
En ce qui concerne les portes et fenêtres, que l’on considère comme des parois ouvrantes et/ou transparentes, l’usage du triple vitrage est fortement conseillé pour atteindre une efficacité supérieure.
La ventilation et l’étanchéité
Si, auparavant, on appréciait les filets d’air froids provenant de l’extérieur pour renouveler l’air intérieur, la maison passive y met définitivement fin. Pour cause, ils réduisent la chaleur au sein de l’habitation et, avouons-le, personne n’apprécie ces courants d’air froids venus de nulle part qui nous glace soudainement alors qu’on se trouve dans le cocon douillet de notre chez-soi. Cela signifie-t-il que l’air intérieur ne sera plus renouvelé ?
Bien sûr que si, mais par le biais de la ventilation contrôlée. Plus précisément, la maison passive utilise la ventilation double-flux instaurant un flux entrant et un flux sortant. C’est ce système qui permet l’évacuation de l’air pollué et le renouvellement de l’air au lieu de fuites au niveau de l’enveloppe du bâtiment. Notez que l’air de la ventilation double flux est filtré, ce qui garantit la qualité de l’air intérieur (QAI).
Une maison passive affiche donc une bonne étanchéité à l’air extérieur.
La chaleur de l’air ambiant récupérée
Le troisième mode de fonctionnement de la maison passive est la récupération de la chaleur de l’air ambiant avant que celui-ci ne soit rejeté à l’extérieur. Ainsi, lorsque l’air froid de l’extérieur pénètre dans le bâtiment, celui-ci est tout de suite réchauffé pour que les occupants ressentent une température agréable quelle que soit la température qui règne à l’extérieur.
Comment cela est-ce possible ? La ventilation double-flux est couplée à un échangeur de chaleur. Ce dernier doit être assez performant pour récupérer, au moins, 75 % de la chaleur de l’air à expulser à l’extérieur.
Quelles conditions doit remplir une maison passive ?
Pour qu’une maison soit dite passive, les critères ci-dessus doivent être respectés, mais encore ? Il faut aussi qu’elle remplisse les conditions suivantes :
- Absence de système de chauffage indépendant et un besoin en chauffage inférieur à 15 kWh/m2/an.
- Consommation totale en énergie primaire inférieure à 120 kWh/m2/an : cette consommation inclut tous les postes nécessitant de l’énergie à la maison : électricité, appareils électroménagers…
- Consommation totale en énergie renouvelable inférieure à 60 kWh/m2/an : là encore, tous les postes de consommation énergétique sont pris en compte.
- Étanchéité à l’air égale à n50 ≤ 0,6 h-1 : un test « BlowerDoor » doit être réalisé pour déterminer cette valeur.