Inodore et incolore, le radon est un gaz radioactif puissant. Le fait qu’il passe inaperçu le rend encore plus dangereux, car les personnes exposées n’arrivent généralement pas à le détecter. Seule une mesure de sa concentration permet d’en attester la présence ou non. Cette mesure est essentielle dès lors que le logement se situe dans une zone à risques, à savoir les emplacements où il y a une forte concentration de roches volcaniques et granitiques.
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D’où vient le radon ?
Le radon est un gaz émanant de la désintégration du radium 226 et de l’uranium 238. Ces derniers se trouvent en quantité élevée dans les roches volcaniques et granitiques. D’un point de vue biologique, l’atome du radon ne peut pas se fixer au sein de l’organisme. Toutefois, une exposition, surtout prolongée et répétitive à forte concentration, est néfaste pour la santé.
Pourquoi le radon est-il toxique pour l’organisme ?
Une fois dégagé par la désintégration des deux produits cités ci-dessus, le radon subit une autre désintégration qui va générer des rayons alpha. Ces derniers sont connus comme étant très cancérigènes. De l’avis des médecins et scientifiques, les rayons alpha figurent parmi les rayonnements ionisants les plus déclencheurs de cancer du poumon. Sur ce point, le radon se retrouve après le tabac, mais se place devant l’amiante.
D’après les études menées, il est responsable de 10% des décès causés annuellement par le cancer du poumon. C’est la raison pour laquelle il a été classé cancérigène certain pour le poumon dès 1987 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).
Si la peau est assez épaisse pour ne pas subir des conséquences directes, les voies respiratoires et les bronches y sont plus sensibles. Lorsque le gaz est inhalé, il va se déposer le long les voies respiratoires et y irradier les cellules. Au fil du temps, cela peut provoquer un cancer.
Il faut souligner que, malgré ses effets sur les voies respiratoires, le radon n’est pas source d’asthme, d’allergies, de troubles respiratoires comme la bronchite et encore moins de malformations congénitales.
Quelles mesures prendre contre ce gaz ?
La première chose à connaitre est si vous vous trouvez dans une zone à risque. En France, des milliers de communes sont concernées mais, pour le savoir, il faut consulter la cartographie du risque radon que le gouvernement met à la disposition du public.
Dans ces zones d’habitation, diagnostiquer le radon est fortement conseillé. Sa réalisation proprement dite en tant que diagnostic n’est pas encore obligatoire. Toutefois, depuis le 1er juillet 2018, les dossiers relatifs à la vente ou la location d’un bien immobilier doivent mentionner le risque « radon ». D’une certaine manière, le repérage radon est inclus dans le diagnostic ERP (état des risques et pollution) qui est obligatoire, que ce soit pour la vente ou la location.
Dans le cas où vous souhaitez faire réaliser un diagnostic radon, il faut faire appel à un professionnel certifié. Cela est d’autant plus conseillé surtout si votre habitation dispose d’une mauvaise aération. Il faut comprendre que le sol est la principale source d’infiltration du radon. Le gaz va alors s’en échapper pour se loger dans les caves, les vides sanitaires, les pièces de niveau plus bas… pour enfin remonter petit à petit en surface.
Le radon étant plus lourd que l’air, les pièces du dessous seront les plus concernées surtout si elles sont mal aérées. Pour éviter une forte exposition, il faut donc veiller à améliorer le renouvellement permanent de l’air. Dans tous les cas, lorsque le diagnostic fait état d’une concentration de radon supérieure à 300 Bq/m3, des actions correctives doivent être mises en place.