Environnement

Équivalent CO2 : ce qu’il faut savoir

Si vous êtes déjà sensibilisé aux enjeux environnementaux, vous avez certainement entendu parler de termes tels que eqCO2 ou CO2e. Mais que signifient réellement ces abréviations et quel est le lien entre elles ? Découvrons en détail tout ce qu’il faut savoir sur l’équivalent CO2, son importance dans la lutte contre les gaz à effet de serre et comment il est utilisé pour mesurer notre empreinte carbone.

Qu’est-ce que l’équivalent CO2 ?

L’équivalent dioxyde de carbone (CO2), créé par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), est une unité de mesure utilisée pour comparer les émissions de gaz à effet de serre émis par une activité ou un produit donné en fonction de leur potentiel de réchauffement. L’équivalent CO2 et ses différentes abréviations (eqCO2, CO2eq, éq. CO2, CO2-eq, CO2e) permet de quantifier l’impact climatique des différents gaz de façon précise.

Qu’est-ce qu’un gaz à effet de serre ?

Les gaz à effet de serre (GES) sont des gaz naturels qui se trouvent dans l’atmosphère terrestre. Ils peuvent être d’origine naturelle, telle que la vapeur d’eau, ou d’origine anthropique, c’est-à-dire liés aux activités humaines.

Ce qui rend les GES particuliers, c’est leur capacité à piéger les rayons du soleil. Ils absorbent ainsi le rayonnement infrarouge émis par la surface de la Terre et le réémettent dans l’atmosphère. C’est grâce à ce phénomène d’effet de serre naturel que la température à la surface du globe se stabilise à un niveau propice à la prospérité de la vie sur notre planète.

Cependant, avec l’augmentation des émissions de GES dues aux activités humaines, leur concentration dans l’atmosphère augmente et entraîne un renforcement de cet effet de serre naturel. Cela se traduit par un réchauffement climatique et des phénomènes météorologiques extrêmes de plus en plus fréquents et intenses.

Ce constat a conduit les pays à conclure des accords visant à restreindre l’effet de serre « additionnel » dans l’atmosphère. Le premier accord, connu sous le nom de protocole de Kyoto, a été signé en 1997 par 37 pays industrialisés. Il a engagé les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre à réduire leurs émissions de 5 % par rapport aux niveaux de 1990 d’ici 2008-2012. En 2010, cet accord a été ratifié par 168 pays.

Le protocole de Kyoto a ainsi identifié six gaz à effet de serre :

  • Le dioxyde de carbone (CO2)
  • Le méthane (CH4)
  • L’hexafluorure de soufre (SF6)
  • Les hydrofluorocarbures (HFC)
  • Les perfluorocarbures (PFC)
  • Le protoxyde d’azote (N2O)

Ces gaz sont principalement émis par les activités humaines telles que la combustion de combustibles fossiles, l’agriculture, l’élevage, la gestion des déchets… Ils se distinguent par leur potentiel de réchauffement global et leur durée de vie dans l’atmosphère.

Qu’est-ce que le potentiel de réchauffement global ?

Le potentiel de réchauffement global (PRG) évalue la capacité d’un gaz à effet de serre à retenir la chaleur dans l’atmosphère, en prenant en compte sa durée d’activité. Il est un indicateur de l’impact climatique d’un gaz par rapport au dioxyde de carbone. Il mesure la capacité du gaz à piéger la chaleur sur une certaine période, généralement 100 ans. Plus le PRG est élevé, plus le gaz contribue au réchauffement climatique. Il est donc important de prendre en compte le PRG lors de l’évaluation des émissions de gaz à effet de serre.

Le dioxyde de carbone est considéré comme le gaz de référence, et son PRG est fixé de manière arbitraire à 1. Ce PRG est actuellement calculé pour une durée de 100 ans, correspondant à la durée de vie du CO2 dans l’atmosphère. De cette manière, les émissions de GES des autres gaz sont évaluées par rapport au CO2, sur une période de 100 ans. Par exemple, le méthane a un PRG de 28 sur une période de 100 ans, ce qui signifie que sa capacité à piéger la chaleur est 28 fois plus importante que celle du CO2.

Chaque gaz à effet de serre a un impact unique

Les gaz à effet de serre n’agissent pas de la même manière. En réalité, chacun de ces gaz possède des caractéristiques distinctes qui lui sont propres. Le temps de résidence et le forçage radiatif entre autres, sont des facteurs cruciaux pour évaluer leur impact sur le réchauffement climatique.

Le temps de résidence

Il correspond à la période durant laquelle un gaz reste dans l’atmosphère avant de se décomposer ou d’être absorbé par les océans, les plantes ou le sol. Plus ce temps est long, plus le gaz a un impact important sur l’environnement.

Le forçage radiatif

Le forçage radiatif est utilisé pour différencier les contributions au réchauffement planétaire. Il caractérise l’apport d’une substance à l’effet de serre additionnel. Le forçage radiatif mesure la différence entre le rayonnement solaire entrant dans l’atmosphère et les émissions de rayonnements infrarouges sortants. Un forçage radiatif positif indique une augmentation de l’effet de serre et du réchauffement climatique. Un forçage radiatif négatif entraîne un refroidissement de la planète. Chaque gaz a un forçage radiatif différent, contribuant différemment au réchauffement.

En bref, le forçage radiatif mesure la capacité d’un gaz à effet de serre à absorber le rayonnement solaire et à réchauffer l’atmosphère. Cette mesure de flux d’énergie s’exprime en W/m2. Plus ce chiffre est élevé, plus le gaz contribue au réchauffement climatique.

L’importance de l’équivalent CO2 dans la lutte contre le changement climatique

L’équivalent CO2 joue un rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique car il permet de quantifier et de mesurer les émissions totales de GES d’une activité ou d’un produit. En utilisant cette unité, il est possible d’identifier les sources principales d’émissions et de mettre en place des mesures pour les réduire. De plus, l’équivalent CO2 est fréquemment utilisé dans le cadre d’accords internationaux tels que l’Accord de Paris sur le climat, où les pays s’engagent à réduire leurs émissions de GES afin de limiter le réchauffement climatique.

Comment l’équivalent CO2 est-il utilisé pour mesurer notre empreinte carbone ?

L’empreinte carbone est une mesure de l’impact environnemental d’une personne, d’une organisation ou d’un produit en termes d’émissions de GES. L’utilisation de l’équivalent CO2 est courante pour calculer l’empreinte carbone, en convertissant les émissions de différents GES en tonnes d’équivalent CO2. Cela permet de déterminer la quantité de gaz à effet de serre émise par une activité ou un produit et ainsi d’orienter nos actions vers des choix plus durables.

Pourquoi utiliser l’équivalent CO2 ?

Une comparaison précise des émissions de GES est essentielle pour élaborer des plans d’action adaptés à une activité, une organisation ou un État. Mesurer cette pression environnementale est indispensable pour établir des priorités. Ainsi, l’équivalent CO2 permet d’analyser les évolutions des différents GES sur le long terme et d’identifier leurs sources. Le calcul du CO2eq couvre l’ensemble du cycle de vie d’un produit ou service, y compris la recherche, la production, la distribution et la consommation. Cette mesure prend en compte toutes les émissions, sans se limiter à une aire géographique.

À partir des résultats obtenus, la mesure des émissions de gaz à effet de serre peut aider à :

  • Établir une politique environnementale claire.
  • Identifier des actions concrètes à mettre en œuvre.
  • Se positionner dans son secteur d’activité.
  • Réaliser une action citoyenne engagée.
  • Évaluer sa dépendance aux GES, ce qui peut conduire à une réflexion sur sa stratégie de développement.

Il est à noter que la réalisation d’un bilan de gaz à effet de serre (BEGES) est requis pour :

  • Les collectivités territoriales de plus de 50.000 habitants.
  • Les services de l’État.
  • Les établissements publics et autres personnes morales de droit public de plus 250 agents.
  • Les personnes morales de droit privé de plus de 500 salariés (250 dans les régions et départements d’outre-mer).

Précisons que le BEGES ou le bilan carbone ne sont pas obligatoires pour les autres structures. Leur réalisation relève de l’appréciation morale de leurs dirigeants.

En somme, l’équivalent CO2 est une unité de mesure essentielle pour comprendre et réduire notre impact sur le changement climatique. En convertissant les émissions de différents GES en une seule valeur, il permet de quantifier nos émissions totales et d’identifier des moyens d’agir pour un avenir plus respectueux de l’environnement.

Il est donc important de continuer à sensibiliser sur l’équivalent CO2 et son utilisation pour mesurer notre empreinte carbone afin de prendre des décisions éclairées. En tant que consommateurs, nous pouvons aussi utiliser cette unité pour faire des choix plus responsables et contribuer ainsi à la lutte contre le réchauffement climatique.

Enfin, il faut se rappeler que l’équivalent CO2 n’est qu’une mesure et ne peut pas résoudre à lui seul le problème du changement climatique. Il est également essentiel de prendre d’autres mesures telles que la réduction de notre consommation d’énergie, l’utilisation de sources d’énergie renouvelable et la préservation des écosystèmes naturels. Ensemble, nous pouvons faire une réelle différence pour protéger notre planète pour les générations futures.



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