Quels types de logements verront leur classification énergétique évoluer avec la réforme du DPE en 2026 ? Ce guide explore qui est concerné, pourquoi ces biens sont impactés, où ils se situent, et comment cette mise à jour influe sur le marché immobilier français. Découvrez les implications concrètes pour environ 850.000 logements requalifiés en 2026.
Sommaire
- 1 Contexte du DPE et enjeux environnementaux
- 2 Impact de la réduction du coefficient d’électricité
- 3 Base légale et cadre réglementaire
- 4 Pourquoi cette réforme est-elle stratégique ?
- 5 Pourquoi le coefficient d’énergie primaire de l’électricité change-t-il ?
- 6 Pourquoi réduire le coefficient de l’électricité à 1,9 ?
- 7 Conséquences pratiques du changement de coefficient
- 8 Base légale et cadre écologique
- 9 Quels logements sont concernés par cette réforme ?
- 10 Implication des propriétaires et professionnels
- 11 Points clés à retenir
Contexte du DPE et enjeux environnementaux
Le DPE, instauré en 2006, est une évaluation obligatoire de la performance énergétique d’un bien immobilier. Il permet de classer un logement en fonction de sa consommation d’énergie et de son impact environnemental, sur une échelle allant de A (très performant) à G (très énergivore). Cette étiquette énergétique est cruciale pour les propriétaires, acheteurs et locataires, car elle agit comme un indicateur clé lors des transactions immobilières.
Cependant, le DPE actuel présente certaines limites. Notamment, il pénalise les logements chauffés à l’électricité par rapport à ceux utilisant des énergies fossiles. Cette asymétrie découle du coefficient d’énergie primaire, qui mesure l’énergie nécessaire pour produire et acheminer chaque kilowattheure (kWh) jusqu’aux consommateurs.
Actuellement le coefficient de conversion de l’électricité est fixé à 2,3, contre seulement 1 pour le gaz ou le fioul. Ce déséquilibre freine l’électrification des usages, pourtant essentielle à la stratégie environnementale de la France.
Objectifs principaux de la réforme 2026
La réforme, qui entrera en vigueur au 1er janvier 2026, poursuit plusieurs objectifs clés :
- Rééquilibrer les évaluations énergétiques en réduisant le coefficient de l’électricité de 2,3 à 1,9.
- Accélérer la transition énergétique en alignant les étiquettes DPE avec le faible impact carbone de l’électricité française (nucléaire et renouvelable).
- Renforcer l’attractivité des logements électriques, en leur attribuant des notations plus justes.
- Adapter les aides publiques en ciblant davantage les logements réellement concernés par des rénovations énergétiques.
Impact de la réduction du coefficient d’électricité
La baisse du coefficient aura des implications concrètes sur des millions de logements. En réduisant l’énergie primaire calculée pour l’électricité, de nombreux bâtiments verront leur classification énergétique s’améliorer.
Exemples concrets d’évolution des DPE
Prenons un appartement chauffé uniquement à l’électricité, consommant 100 kWh/m2 d’énergie finale. Sous l’ancien calcul, cette consommation était multipliée par 2,3, ce qui équivalait à 230 kWh/m2 d’énergie primaire (une note potentiellement classée en F ou G). Avec la réforme, ce chiffre sera recalculé à 190 kWh/m2, entraînant le basculement de cette étiquette vers la classe supérieure (par exemple, de F à E).
Selon des estimations gouvernementales, 850.000 logements principalement électriques sortiront du statut de passoire énergétique (classes F et G) sans nécessiter de travaux. Parmi ces logements, les petites surfaces (moins de 40 m2) seront particulièrement avantagées, car elles sont souvent chauffées à l’électricité.
Base légale et cadre réglementaire
Cette réforme s’appuie sur un décret gouvernemental publié le 9 juillet 2025, qui ajuste le calcul du DPE pour mieux correspondre aux recommandations européennes. En France, le DPE est devenu un document opposable en 2021, ce qui renforce la responsabilité des diagnostiqueurs et la confiance des consommateurs.
À partir de 2026, l’ADEME proposera une plateforme permettant aux propriétaires de recalculer gratuitement leur DPE selon cette nouvelle méthode. Ce dispositif vise à garantir équité et transparence dans l’application des nouvelles normes.
Pourquoi cette réforme est-elle stratégique ?
Le changement du calcul du DPE s’inscrit dans une double logique environnementale et économique. Grâce à son mix électrique bas carbone, la France peut promouvoir l’abandon progressif des énergies fossiles dans les habitations. Avec des étiquettes révisées, les logements électriques gagneront en valeur sur le marché, tout en devenant plus compétitifs pour la location.
Cette réforme offre également une période de répit pour certains propriétaires bailleurs. Les logements requalifiés de G à F bénéficieront encore d’une autorisation temporaire de mise en location jusqu’en 2028, préparation à la suppression progressive des passoires thermiques imposée par la loi Climat et Résilience.
Synthèse des principaux points
La réforme du DPE 2026 apportera des changements majeurs pour les propriétaires, bailleurs, et professionnels du secteur immobilier :
- Date d’entrée en vigueur : 1er janvier 2026.
- Nouveau coefficient de conversion : l’électricité passe de 2,3 à 1,9.
- Estimations :
- 47 % des logements électriques gagneront une classe.
- 850.000 biens sortiront du statut de passoires énergétiques.
- Sans travaux nécessaires : un simple recalcul suffit pour bénéficier des nouvelles étiquettes via l’ADEME.
Ce réajustement marque une étape cruciale dans la modernisation des politiques énergétiques françaises. Il s’intègre dans une démarche globale visant à concilier performance écologique, accessibilité financière et équité dans les réglementations.
Pourquoi le coefficient d’énergie primaire de l’électricité change-t-il ?
La réforme du DPE de 2026 introduit un changement majeur : la réduction du coefficient d’énergie primaire de l’électricité, passant de 2,3 à 1,9. Ce paramètre, essentiel pour calculer la consommation énergétique des logements, influence directement leur classification sur l’échelle énergétique. Le passage à ce nouveau coefficient s’explique par plusieurs facteurs clés, mêlant équité énergétique, impact environnemental et alignement avec les directives européennes.
Comprendre le coefficient d’énergie primaire
Le coefficient d’énergie primaire (CEP) mesure le rapport entre l’énergie effectivement utilisée par un logement (énergie finale) et celle nécessaire pour la produire, la transformer et la transporter jusqu’à l’utilisateur final. Il reflète ainsi l’efficacité et les pertes inhérentes au mode de production.
Comparaison des coefficients par source d’énergie :
- Électricité (avant réforme) : coefficient de 2,3. Il inclut les pertes liées à la production et au transport.
- Gaz et fioul : coefficient de 1, car la combustion s’effectue directement sur place.
- Bois : coefficient de 1 également, considéré comme une énergie locale et peu transformée.
En France, ce calcul défavorise l’électricité, notamment en raison de sa conversion complexe et de ses pertes en ligne durant le transport, bien qu’elle soit majoritairement produite via un mix énergétique bas carbone.
Pourquoi réduire le coefficient de l’électricité à 1,9 ?
Cette diminution repose sur trois grands arguments.
S’adapter au mix énergétique français
Le mix énergétique français est unique en Europe : environ 95 % de l’électricité produite est décarbonée grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables (source : RTE, bilan énergétique 2024). Pourtant, le coefficient de 2,3 ne reflète pas cet atout environnemental, ce qui désavantage les logements électriques dans les classifications DPE.
Par exemple, un appartement chauffé à 100 % à l’électricité pourrait être classé F ou G avec l’ancien coefficient, alors qu’un logement équivalent chauffé au gaz serait en classe D ou E. Cette incohérence freine l’électrification des bâtiments, pourtant reconnue comme un levier majeur pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Encourager la transition énergétique
L’un des objectifs principaux de la loi Climat et Résilience est de réduire la dépendance aux énergies fossiles. En abaissant le coefficient de l’électricité, le gouvernement incite les ménages à privilégier des modes de chauffage électriques, tels que les pompes à chaleur, surtout dans un contexte d’interdiction progressive des chaudières au fioul et au gaz.
Ce changement valorisera également les petites surfaces chauffées à l’électricité, souvent pénalisées par un mauvais classement énergétique dû au coefficient 2,3. Avec la réforme, ces logements verront leur consommation « recalculée », augmentant leur attractivité sur le marché immobilier sans travaux d’amélioration.
Harmoniser les normes avec les recommandations européennes
Le nouvel indice de 1,9 s’aligne sur les standards recommandés par l’Union européenne. Cette harmonisation vise à uniformiser les règles du jeu entre pays membres, favorisant des comparaisons justes et cohérentes. Cela renforce également la compétitivité de l’immobilier français, en valorisant son faible bilan carbone lié à l’électricité.
Conséquences pratiques du changement de coefficient
Gagnants de la réforme
- Logements uniquement électriques : 47 % de ces biens verront leur classification énergétique progresser d’au moins une classe (source : étude Casam).
- Petites surfaces (<40 m2) : elles bénéficieront largement de cette évolution, avec un gain attendu pour 41 % d’entre elles.
- Certaines passoires thermiques : les logements classés F ou G (environ 850.000) sortiront de ce statut, rendant leur mise en location à nouveau possible jusqu’en 2028.
Avantage économique pour les propriétaires
Les biens précédemment dévalorisés gagneront en attractivité et en valeur sur le marché. Par exemple, un studio parisien classé G pourrait passer en F, prolongeant sa mise en location ou augmentant son prix de vente.
Base légale et cadre écologique
L’ajustement du coefficient repose sur un décret gouvernemental signé le 9 juillet 2025, conformément aux engagements climatiques fixés par la loi Climat et Résilience de 2021. Ce cadre législatif fixe des échéances progressives pour éliminer les passoires thermiques, tout en encourageant des solutions durables.
En parallèle, l’ADEME mettra en place une plateforme gratuite pour actualiser les DPE selon ce nouveau calcul, garantissant transparence et accessibilité pour tous les propriétaires concernés.
En somme, la réduction du coefficient d’énergie primaire à 1,9 reflète une évolution logique et nécessaire. Elle met en lumière les atouts environnementaux du mix électrique français, tout en répondant aux objectifs européens d’harmonisation et de transition énergétique. Ce rééquilibrage permettra de mieux valoriser les logements chauffés à l’électricité, favorisant leur intégration dans un cadre immobilier plus écologique et juste.
Les propriétaires et professionnels du bâtiment doivent maintenant se préparer à intégrer ces nouveaux calculs dans leurs pratiques, en tenant compte des implications économiques et réglementaires associées.
Quels logements sont concernés par cette réforme ?
La réforme du diagnostic de performance énergétique en 2026 cible une reclassification importante des logements chauffés à l’électricité. Mais quels types de propriétés sont les plus affectés ? En s’appuyant sur des données concrètes et les implications des nouvelles réglementations, voici un décryptage des catégories de biens principalement concernées.
Logements chauffés majoritairement à l’électricité
Les biens résidentiels utilisant l’électricité comme source principale de chauffage sont au premier plan de cette réforme. Cette catégorisation inclut :
- Appartements ou studios urbains : principalement situés dans des zones à forte densité, ces habitations comptent une part importante d’équipements électriques pour le chauffage et l’eau chaude. Les petites surfaces sont particulièrement touchées.
- Maisons individuelles équipées de radiateurs électriques : ces biens, souvent construits dans les années 1980-1990, ont longtemps été désavantagés par l’ancien coefficient énergétique fixé à 2,3.
Les principales raisons de cette situation :
- Prédominance de l’électricité dans les infrastructures : ces logements ont été initialement conçus pour intégrer l’électricité comme solution énergétique.
- Répartition géographique : les grandes villes comme Paris et Lyon comptent une large proportion de petits logements chauffés à l’électricité.
Illustration : un studio de 35 m2 chauffé uniquement à l’électricité est classé F avec une consommation énergétique de 230 kWh/m2 selon le coefficient actuel. Avec la réforme et l’application du nouveau coefficient à 1,9, cette consommation sera recalculée à 190 kWh/m2, propulsant le logement en classe E.
Passoires énergétiques (classes F et G)
Un autre groupe très affecté comprend les logements classés F ou G, souvent appelés « passoires thermiques ». Ces biens se caractérisent par une mauvaise isolation thermique et des systèmes de chauffage énergivores. La réforme vise à :
- Sortir environ 850.000 propriétés de ce statut.
- Permettre une revalorisation immédiate sans nécessiter de travaux.
Selon le gouvernement, près de 47 % des logements chauffés à l’électricité progresseront d’au moins une classe énergétique, réduisant considérablement le nombre de passoires thermiques.
Certains de ces logements bénéficient en plus d’un chauffage d’appoint au bois ou aux granulés. Pour ces cas, la réforme permet un double avantage, car ces sources d’énergie sont combinées à un mix énergétique électrique.
Petites surfaces inférieures à 40 m2
Les petites surfaces se démarquent comme grands gagnants de cette réforme en raison d’une surreprésentation des systèmes électriques comme mode de chauffage.
Données clés :
- 41 % des petites surfaces amélioreront leur classification.
- Ces gains concernent souvent des logements situés dans des immeubles anciens, où les travaux d’isolation ou de remplacement des chaudières restent peu accessibles financièrement.
Exemple : dans un immeuble parisien haussmannien, un T1 équipé d’un ballon d’eau chaude électrique verra sa consommation recalculée sous le nouveau système. Résultat : une amélioration d’une classe énergétique sans aucune rénovation.
Logements en copropriété
Dans les copropriétés anciennes, de nombreux systèmes de chauffage collectif ont été remplacés par des solutions individuelles électriques. Avec cette réforme, les copropriétaires pourront profiter d’un classement amélioré, ce qui peut se traduire par une revalorisation de leurs biens.
Conséquences économiques :
- Augmentation de la valeur locative ou de revente.
- Facilitation des démarches administratives pour vendre ou louer ces biens, autrefois régis par des contraintes plus strictes.
Biens locatifs soumis à la loi Climat et Résilience
Pour rappel, la loi Climat et Résilience impose des restrictions croissantes sur la location des logements classés F et G. Toutefois, la réforme de 2026 accorde un répit significatif. Les biens passant de G à F redeviendront temporairement éligibles à la location jusqu’en 2028.
Points à noter :
- Les bailleurs de logements chauffés électriquement pourront bénéficier d’une durée supplémentaire pour entreprendre des travaux de rénovation.
- Jusqu’à 400.000 logements classés G pourraient être requalifiés en F grâce au recalcul.
Implication des propriétaires et professionnels
Les propriétaires occupant ou louant ces biens devront vérifier les nouvelles classifications via la plateforme ADEME, accessible gratuitement dès janvier 2026. Par ailleurs, pour les professionnels de l’immobilier, cette réforme offre de nouvelles opportunités en termes de valorisation des biens électriques.
Bonnes pratiques à adopter :
- Faire réaliser une analyse préliminaire pour estimer le potentiel de gain de classe énergétique.
- Communiquer dès maintenant avec vos locataires ou acheteurs sur les bénéfices à venir.
En bref, la réforme DPE 2026 cible principalement les logements chauffés à l’électricité, intégrant des typologies variées allant des passoires thermiques aux petites surfaces urbaines. Avec sa portée réglementaire et environnementale, cette réforme marque une avancée stratégique vers un parc immobilier plus compétitif, durable et attractif.
Les propriétaires doivent devenir proactifs dans la mise en œuvre des ajustements pour tirer pleinement parti des opportunités offertes.
Points clés à retenir
- Les logements chauffés à l’électricité sont les principaux concernés par la réforme du DPE 2026.
- Près de 47 % de ces biens progresseront d’au moins une classe énergétique.
- Environ 850.000 logements sortiront du statut de passoire énergétique sans travaux nécessaires.
- Les petites surfaces, en particulier celles de moins de 40 m2, bénéficient largement du nouveau calcul.
- La réforme favorise la valorisation immobilière et simplifie la gestion locative pour les bailleurs.
- Les outils ADEME permettront d’actualiser rapidement le classement de chaque bien dès janvier 2026.
La réforme du DPE 2026 marque une avancée majeure vers un parc immobilier plus juste, attractif et résilient face aux enjeux énergétiques. Vérifiez dès maintenant si votre logement bénéficie de la réforme et mettez à jour votre DPE dès que possible pour optimiser la valeur de votre bien !
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