L’amiante, substance cancérogène présente dans de nombreux matériaux de construction, a été interdit en France depuis 1997. Cependant, de nombreux bâtiments construits avant cette date en contiennent encore, notamment dans leurs monte-charges. Le repérage de l’amiante dans les ascenseurs est donc crucial pour assurer la sécurité des occupants et des professionnels intervenant sur ces équipements.
Sommaire
Pourquoi effectuer une détection de l’amiante dans un ascenseur ?
Il est indispensable de réaliser un repérage amiante dans les ascenseurs pour plusieurs raisons. Tout d’abord, l’exposition à l’amiante peut entraîner de graves problèmes de santé tels que le cancer du poumon ou la mésothéliome, une forme rare de cancer touchant principalement les membranes entourant les organes internes. En détectant la présence d’amiante dans un ascenseur, il est possible de mettre en place des mesures préventives pour éviter toute exposition dangereuse.
De plus, même si l’utilisation d’amiante dans la construction a été interdite en France depuis plus de 20 ans, il est possible que des matériaux contenant de l’amiante aient été utilisés avant cette date et n’aient pas encore été remplacés. Cela signifie que même les ascenseurs construits après l’interdiction peuvent potentiellement contenir de l’amiante, rendant la détection d’autant plus essentielle.
Puis, il est important de réaliser un repérage amiante dans les ascenseurs pour se conformer à la législation en vigueur. En effet, selon le code du travail français, tout propriétaire ou gestionnaire d’un bâtiment est tenu de réaliser un repérage amiante avant toute intervention sur un ascenseur, afin de protéger la santé des travailleurs. Ne pas respecter cette réglementation peut entraîner des sanctions pénales et civiles.
Où peut-on trouver de l’amiante dans un ascenseur ?
L’amiante peut être présent dans diverses parties d’un ascenseur, telles que les câbles, les joints, les isolants et les freins. L’expert vérifie également les enduits et les peintures, souvent appliqués sur les parois des gaines, les cuvettes, les murs de locaux ou les portes.
La présence d’amiante dans le flocage des cabines peut aussi poser des problèmes, car une cage d’ascenseur génère d’importants flux d’air, dispersant ainsi des fibres dans l’atmosphère. Les cabines, n’étant pas hermétiques, permettent à ces fibres de pénétrer à l’intérieur, ce qui représente un risque pour la santé des utilisateurs.
Les anciens ascenseurs peuvent également inclure des isolants en carton amianté, des composants en Pical, et des éléments en fibre-ciment. De plus, l’amiante peut se trouver dans leurs panneaux muraux et leurs revêtements de sol.
Il est crucial de noter que la présence d’amiante ne peut pas être détectée à l’œil nu, il est donc nécessaire de réaliser un contrôle amiante par un professionnel certifié. Ce dernier effectue des prélèvements sur différents matériaux pour les analyser en laboratoire et déterminer s’ils contiennent ou non de l’amiante.
Comment se déroule un repérage amiante dans un ascenseur ?
Le processus de détection de l’amiante dans les ascenseurs se déroule en plusieurs phases. D’abord, un diagnostiqueur certifié, accompagné d’un ascensoriste, examine l’ascenseur pour repérer les matériaux potentiellement amiantés.
Ensuite, le diagnostiqueur prélève des échantillons de ces matériaux pour les analyser en laboratoire. Les résultats permettent de déterminer la présence ou l’absence d’amiante dans les échantillons prélevés.
En cas de présence avérée d’amiante, le diagnostiqueur établit un rapport indiquant le type et la quantité d’amiante détecté, ainsi que des recommandations pour sécuriser l’utilisation de l’ascenseur. Il est alors nécessaire de faire appel à une entreprise spécialisée pour procéder au retrait ou à l’encapsulage des matériaux contenant de l’amiante.
Un examen approfondi, réalisé par un expert qualifié, fournit une cartographie précise des matériaux ou produits contenant de l’amiante (MPCA) dans les ascenseurs, accompagnée de recommandations pour leur gestion ou élimination en toute sécurité. Les propriétaires doivent également maintenir à jour un dossier technique amiante (DTA) incluant toutes les informations concernant la présence d’amiante dans le bâtiment, y compris dans les ascenseurs.
Quelles sont les obligations légales des propriétaires et gestionnaires de bâtiments ?
Les propriétaires et gestionnaires de bâtiments ont des responsabilités légales strictes en matière de gestion de l’amiante, en particulier dans les ascenseurs. En France, le code du travail et le code de la santé publique imposent plusieurs obligations. Tout d’abord, ils doivent réaliser un repérage initial des matériaux susceptibles de contenir de l’amiante, notamment dans les bâtiments construits avant 1997. Ce diagnostic amiante doit être confié à un diagnostiqueur certifié, apte à identifier les matériaux concernés et à prélever des échantillons pour analyse.
Ensuite, les résultats de ce repérage doivent être consignés dans un dossier technique amiante, qui devra être mis à jour régulièrement. Ce dossier doit contenir les informations relatives à l’emplacement, à l’état de conservation et aux procédures de gestion de l’amiante dans les locaux. Il est essentiel que ce dossier soit accessible aux occupants, aux usagers et aux entreprises susceptibles d’intervenir dans le bâtiment, notamment les ascensoristes.
Par ailleurs, avant la réalisation de travaux ou de maintenance sur les ascenseurs, il est impératif de procéder à un repérage amiante avant travaux (RAT). Cette étape permet d’évaluer les risques d’exposition des travailleurs et de mettre en œuvre les mesures de protection et de prévention nécessaires. En cas de découverte ou de suspicion de présence d’amiante lors de ces interventions, les travaux doivent être immédiatement interrompus et des évaluations plus approfondies doivent être réalisées.
Enfin, la réglementation impose aussi la surveillance régulière des matériaux amiantés. L’état de ces matériaux doit être inspecté périodiquement pour s’assurer qu’il n’y a pas de dégradation pouvant entraîner une libération de fibres d’amiante dans l’air, ce qui pourrait présenter un danger pour la santé des occupants et des travailleurs. Ces inspections régulières doivent également être documentées et intégrées au DTA.
En conclusion, la gestion de l’amiante dans les ascenseurs est une exigence légale qui vise à protéger la santé des occupants et des professionnels. Le respect strict de ces règles permet de minimiser les risques liés à cette substance dangereuse et de garantir la sécurité de tous. Il est donc essentiel pour les propriétaires et gestionnaires de bâtiments de se conformer à ces obligations en réalisant régulièrement des repérages amiante dans les ascenseurs, en maintenant à jour un DTA et en procédant aux interventions nécessaires en cas de présence d’amiante.