Solution énergétique

Ventilation intérieure : quel système choisir ?

ventilationLa ventilation est l’élément essentiel de régulation de la qualité de l’air intérieur dans les logements. Des systèmes sont d’ailleurs préconisés dans certains cas et d’autres sont considérés comme supérieurs en matière de performance énergétique et de confort.

L’objectif d’un appareil de ventilation est de permettre à l’air de circuler à l’intérieur d’un logement afin d’en permettre le renouvellement. Le principe consiste à faire entrer de l’air dans les pièces de vie (salon, séjour, chambre…) et de l’extraire ensuite dans les pièces humides (cuisine, salle de bain, WC…).

La réhabilitation des logements anciens

La ventilation est un élément essentiel à prendre en compte lors d’une rénovation, notamment pour les logements situés en milieu urbain, et ceci pour deux raisons :

  • Le manque de raccordements de ventilation permettant d’évacuer l’air vicié vers l’extérieur, ce qui représente une difficulté pour l’installation de systèmes de ventilation efficaces.
  • Le manque de compatibilité entre les types d’appareils de chauffage et la ventilation proprement dite, plus particulièrement pour les systèmes ayant besoin d’une évacuation naturelle des gaz de combustion (non équipés de ventouse) qui ne sont généralement pas compatibles avec une VMC (ventilation mécanique contrôlée).

Pour les chaudières équipées d’une ventouse, le problème ne se pose pas, car leur système étanche à l’air ne perturbe pas la mise en place d’une VMC. En revanche, pour les chaudières à tirage naturel, une des solutions est de choisir le « tout naturel », c’est à dire que la chaudière est raccordée sur un conduit de fumée et que la ventilation est assurée par d’autres conduits de fumée. Toutefois, la solution « tout naturel » requiert au minimum 3 conduits distincts : un pour la chaudière, un pour la cuisine et un autre pour la salle de bain et les WC.

Dans le cas où la ventilation naturelle ne peut être assurée (calcul par un expert), il est alors nécessaire de prévoir une entrée d’air de 50 cm2. Toutefois, cela nuit fortement à l’efficacité énergétique du projet. Dans le cas d’une chaudière gaz à ventouse, il n’est pas nécessaire de prévoir une entrée d’air supplémentaire, un seul conduit permet le raccordement de la VMC, y compris avec une cuisinière à gaz. Cependant, les entrées et évacuation d’air doivent être conformes à la règlementation en vigueur afin de laisser passer suffisamment d’air.

Le choix de la ventilation

Choisir un type de ventilation dépend de différents critères :

De la performance énergétique recherchée

Il faut savoir que, pour l’obtention de certains labels (ex. BBC-Effinergie), l’installation d’une ventilation double flux est rendue obligatoire. La ventilation double flux est une VMC équipée d’un système permettant de récupérer les calories présentes dans l’air sortant (chaud) pour réchauffer l’air entrant (froid).

Par ailleurs, une VMC « standard » sera plus performante qu’une ventilation naturelle. Il existe aussi des VMC hygroréglables, qui adaptent automatiquement le débit de l’air entrant et sortant en fonction du taux d’hygrométrie de l’air.

De l’accessibilité aux conduits d’évacuation

Pour une ventilation double flux, il est nécessaire d’avoir un accès direct à l’air neuf arrivant par l’extérieur, que ce soit par le toit ou la façade. Comme nous l’avons vu plus haut, c’est rarement le cas en copropriété ou lors de la rénovation d’un logement en ville.

Du tirage naturel et de la configuration des lieux

Il n’est généralement pas possible d’envisager l’installation d’une ventilation naturelle si l’immeuble est, par exemple, situé dans une cuvette ou contre un bâtiment construit plus en hauteur. Toutefois, l’avis d’un expert est recommandé.

Du degré de confort souhaité

Il faut comprendre qu’une VMC a besoin pour fonctionner de puiser de l’air à l’extérieur via les chambres et les pièces de vie (cuisine, salon, séjour…), ce qui, en hiver, peut générer un certain inconfort surtout si l’air extérieur est très froid. De ce fait, une ventilation double flux, en plus d’être économe en énergie, apporte également plus de confort thermique dans le logement.

Du niveau d’acoustique souhaité

Selon l’emplacement et du niveau de pollution acoustique de l’environnement extérieur, une VMC  couplée à des entrées d’air spécifiques peut permettre d’améliorer le confort acoustique afin de réduire, par exemple, le bruit de la rue. Dans ce cas là encore, une ventilation double flux sera plus efficace. Il faut bien sûr que la VMC soit bien installée pour ne pas devenir une source de nuisance sonore supplémentaire.

Du désir d’exploiter la ventilation pour chauffer le logement

Une ventilation double flux peut être couplée avec une pompe à chaleur, ce qui, dans le cas d’une construction dite « passive », peut permettre d’assurer presque la totalité des besoins en chauffage du bâtiment.

Les différents systèmes de ventilation

Sachant qu’il n’existe pas de projet de rénovation énergétique réussi sans bon système de ventilation, voici une liste recensant les principaux systèmes de ventilation présents sur le marché :

La ventilation naturelle

Avant le premier choc pétrolier de 1974, il n’existait pas de règlementation thermique et les logements étaient tous dotés d’une ventilation naturelle. Cela se traduisait par une très mauvaise efficacité énergétique et un certain inconfort. Les pires ventilations naturelles que l’on peut trouver sont certainement celles mises en place dans les années cinquante : l’entrée d’air en bas et la sortie en haut apportaient tellement d’inconfort aux occupants, surtout en période hivernale, qu’il n’était pas rare que ceux-ci les condamnent, perturbant ainsi la ventilation naturelle du logement.

Même si les ventilations reliées à des conduits sont meilleures, elles restent cependant sensibles aux variations climatiques. Cela est dû aux différences de températures entre l’air intérieur et extérieur et de la pression atmosphérique. De ce fait, les échanges thermiques étant généralement important en hiver, cela provoque une consommation énergétique élevée et de l’inconfort pour les occupants. On peut ainsi considérer qu’une ventilation naturelle d’origine n’est donc pas un moyen économique et confortable de renouveler l’air d’un logement, mieux vaut alors en changer quand c’est possible.

La VMC (ventilation mécanique contrôlée)

La VMC est le type de ventilation que l’on retrouve le plus fréquemment à l’heure actuelle. L’air neuf pénètre dans le logement par des grilles et se combine avec l’air chaud intérieur. L’air est ensuite aspiré dans la cuisine, la salle de bain et les WC par des bouches d’extraction. En fonction du volume d’air à traiter, ces  bouches sont calibrées ainsi que la puissance de la VMC.

La VMC hygroréglable de type B

Elle fonctionne sur le même principe que la VMC ci-dessus, mais son système s’adapte en fonction du différent taux d’hygrométrie présent dans l’air des pièces. La VMC de type B est également plus économe en énergie que la VMC classique. La VMC de type B régule automatiquement le débit des entrées et des sorties d’air. S’il y a trop d’humidité, elle les ouvre, et si l’air est sec, elle les ferme. La VMC hygroréglable de type B se rapproche des performances d’un ventilation double flux, sans toutefois les égaler. On considère que c’est un bon compromis, car elle permet de réaliser des économies d’énergie tout en nécessitant un investissement financier moindre.

La ventilation double flux

Nous l’avons vu plus haut, l’installation d’une ventilation double flux avec récupérateur de chaleur est indispensable pour l’obtention de certains labels énergétiques et pour la construction de maisons dites à énergie passive. L’air entrant est réchauffé par l’air sortant, mais sans jamais se mélanger. L’atout principal du système est la récupération des calories, ce qui permet donc de réaliser d’importantes économies d’énergie.

Le confort est un autre aspect de la ventilation double flux, car l’air qui entre dans le logement n’est pas froid, même en hiver. Ainsi, la sensation de froid à proximité d’une entrée d’air n’existe plus. Un autre aspect de ce système est que l’air entrant est filtré, donc de meilleure qualité, ce qui restreint aussi le risque d’allergies. Pour cela, il est bien entendu impératif que les filtres soient périodiquement entretenus. Le pourcentage d’énergie récupéré par le système doit être au moins de 70%, mais il peut aller jusqu’à 90% pour certains. Les ventilations les plus efficaces en performance étant bien sûr souvent les plus chères.

Le seul problème avec la ventilation double flux est de faire passer tout le système de conduits (gaines) dans le logement. C’est souvent un casse-tête en rénovation. La ventilation double flux seule (sans apport de chaleur) ne peut pas être considérée comme un système de chauffage. En effet, l’air entrant ne pourra jamais être plus chaud que l’air sortant, il faut donc impérativement l’associer à un chauffage, même de faible puissance (ex. poêle à bois). Ainsi, la chaleur pourra être agréablement diffusée dans tout le logement via la ventilation.

La ventilation double flux couplée avec une pompe à chaleur

Coupler une ventilation double flux avec une pompe à chaleur permet de faire entrer de la chaleur dans l’air entrant. Cette solution s’harmonise bien avec les logements ayant peu de besoin en énergie pour le chauffage. Dans ce cas précis, l’installation d’un chauffage supplémentaire n’est pas non plus nécessaire. Ces systèmes sont déjà opérationnels en Allemagne, mais ils sont coûteux à mettre en place. Cependant, ils devraient dans les prochaines années se développer également en France.

La VMC à gaz

C’est un système assez peu répandu et principalement destiné aux logements équipés d’une chaudière à gaz individuelle. Avec ce système, le fonctionnement de la chaudière est assujetti au fonctionnement de la VMC, c’est à dire que si celle-ci s’arrête, la chaudière s’arrête également.

La ventilation mécanique à insufflation

Encore un système que l’on rencontre rarement et qui s’adapte aux maisons équipées d’une serre où l’air est déjà préchauffé. La ventilation mécanique à insufflation fonctionne comme une VMC inversée, car l’air est insufflé automatiquement au lieu d’être extrait. Le bénéfice est de produire de l’air chaud dans les pièces de vie, ce qui apporte du confort et permet de faire des économies d’énergie. La prise d’air peut aussi être doublée pour être déplacée au nord en période estivale et offrir ainsi un air plus frais dans l’habitat.

La VMR (ventilation mécanique répartie)

Contrairement à une ventilation classique, une VMR est répartie dans chacune des pièces de l’habitation. Cela à l’avantage d’éviter la pose de gaine d’aération, ce qui est parfois compliqué à mettre en place, surtout en rénovation. La ventilation mécanique répartie peut être à simple ou à double flux. Cependant, c’est une solution à manier avec prudence, car elle nécessite une multitude de perçage dans la façade du bâtiment.



1 commentaires à Ventilation intérieure : quel système choisir ?

  1. rénovation intérieure - 14/08/2013 08:36

    Site très instructif. Cette information sur la ventilation est idéale pour ceux qui cherchent à acheter une maison ou mettre à jour un système qui est déjà en place. C’est un très bon guide et merci beaucoup.

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